Le plus clair de son temps, Pierre Grammont est comédien. Mais de production en production, de plateau en studio, à force de déclamer, fredonner, danser ou tout simplement parler, il a fini par prendre son Bic et s’écrire une chanson. Et une autre. Puis ce for intérieur a grandi, texte après texte, mélodie après mélodie, et un jour ce jardin secret s’est ouvert au monde.

 

Muni de rimes riches et de mélodies romantiques, dans la douceur et l’élégance chères aux grands poètes de la chanson française, Pierre y cultive pourtant les plus violentes de ses émotions : blessures de l’enfance, brûlures de l’amour, morsure du temps qui passe. Il renoue ainsi avec ce qui fait vibrer le comédien : la mise à nu. Mais il n’hésite pas à parsemer ses plates-bandes d’ironie, de dérision, de jeu, de sensualité, de provocation – autant de couleurs qui composent un paysage original et singulier.

 

« Quartette Chinois » fut son premier tour de chant, créé à la Scène Nationale d’Evreux avec trois musiciens venus du rock. Puis accompagné du pianiste Julien Coriatt, Pierre Grammont revient à une formule plus intimiste qu’il tourne sur les petites scènes parisiennes, et enregistre un EP intitulé « Berceuse(s) », d’où sera tiré un vidéo-clip plein d’humour et de tendresse : « Fécamp ».

 

Mais il faut savoir faire table rase. « Oublier les histoires ». C’est le titre de ce premier album mitonné avec deux nouveaux acolytes, Chadi Chouman et Bruno Fleutelot : la poésie des chansons vient désormais chatouiller la pop, réveiller le rock, flirter avec les rythmes latinos ou manouches avant de glisser dans l’électro. On se métisse. Les cuivres répondent aux guitares électriques, le violoncelle vient embrasser la clarinette. On oublie les histoires, on file vers de nouveaux paysages.

 

L'équipe

Chadi Chouman

Musicien et compositeur autodidacte né à Beyrouth. D’abord guitariste, il n’hésite pas à jouer les touche-à-tout (banjo, oud, bouzouki, percussions, trompette, violon…), s’inspirant des musiques traditionnelles du monde comme de l’énergie du rock. Il a sillonné les scènes du monde avec de nombreux artistes d’origines différentes (Debout sur le Zinc, Farhad Darya, Davaï, L’Attirail, Rona Hartner, Dikès, Robi, Les Attaqués…), intervenant également sur leurs albums. Il compose également des musiques pour l’audiovisuel et le théâtre, où il obtient quelques rôles à l’occasion.

 

Bruno Fleutelot

En solo, duo ou multiples, il aura exploré toutes les formules possibles. Musicien rock (basse, mais aussi guitare, batterie et autres programmations électroniques), il a tourné et enregistré plusieurs années avec le groupe Oboken, a collaboré avec les chanteurs Fauve ou Raphelson. Par ailleurs il accompagne régulièrement images et performances, travaillant sur des films d’animation, documentaires, courts métrages, pièces de théâtre et installations sonores. Enfin il a réalisé plusieurs albums solo, dont le dernier, Roterberg, est sorti fin 2015 chez Eglantine Records.

 

Salvador Douézy

Percussionniste-batteur franco-vénézuélien, éclectique et curieux de toutes les traditions musicales et rythmiques, il collabore avec Francis Bebey, Amadou et Mariam, Sally Niollo, Charlélie Couture, Coco M’Bassy, Daby Touré, Mayra Andrade, Teofilo Chantre, Hasna El Becharia, Dee Dee Bridgewater, Ousman Danedjo, Julia Sarr, Au Petit Bonheur, Mariana Ramos… Jouant un grand nombre de percussions différentes, il se dédie notamment à la pratique des tablas et de la musique hindoustani, aussi bien en France qu’en Inde, auprès du maître Pandit Shankar Gosh.